Le projet SIGAPS (Système d’Interrogation, de Gestion et d’Analyse des Publications Scientifiques) a pour objectif le recensement des publications scientifiques issues d’un établissement de Santé ayant des activités de recherche médicale [1]. Xavier Bertrand, alors Ministre de la Santé, avait confié en mai 2006 ce projet au CHRU de Lille.

A partir d’une liste de chercheurs affiliés à un établissement, le logiciel interroge le serveur PubMed et télécharge leurs références bibliographiques [2]. Elles doivent régulièrement être validées par les chercheurs eux-mêmes. Le logiciel permet aussi l’analyse des données collectées pour les transformer en points SIGAPS. Ils sont utilisés par le Ministère de la Santé pour définir une partie de l’enveloppe budgétaire des établissements.

Schéma : Principe de fonctionnement Points SIGAPS

Intéressons-nous aux principes de calcul du score SIGAPS d’une publication d’un chercheur. La qualité de la publication est définie en fonction des facteurs d’impact des journaux de la même spécialité : A si le journal fait partie du top 10%, sinon B s’il reste dans le premier quart, sinon C s’il reste dans la première moitié, etc.
Chaque catégorie est affectée d’une pondération :

  • 8 points pour les revues A
  • 6 points pour les revues B
  • 4 points pour les revues C
  • 3 points pour les revues D
  • 2 points pour les revues E
  • un point pour les revues NC

Ces points sont multipliés par un coefficient selon la participation du chercheur, c’est-à-dire sa position dans la liste des auteurs :

  • 4 pour premier et dernier
  • 3 pour second
  • 2 pour troisième et avant-dernier
  • 1 point sinon

Le score SIGAPS varie donc de 1 à 32 par publication. Ce score peut être calculé pour un auteur ou pour un établissement. Cependant, si une publication contient plusieurs auteurs du même établissement, elle n’est comptabilisée qu’une seule fois, le score retenu est celui de l’auteur le mieux placé.

Prenons l’exemple de la dernière publication réalisée avec le logiciel PlugStat [3]. La revue « Nephrology Dialysis Transplantation » était classée B grâce à un impact facteur de 4.6. Yohann Foucher et Magali Giral signent respectivement premier et dernier auteur, le coefficient multiplicateur est donc de 4 pour le CHU de Nantes. Le score SIGAPS de cet article est donc égal à 6*4=24 points.

Le score SIGAPS peut être utilisé pour l’avancement de carrière des praticiens hospitalo-universitaires, avec un seuil de 200 ou 400 points fixé aux candidats MCU-PH et PU-PH respectivement.

La valeur du point SIGAPS est ré-évaluée régulièrement. En 2017, elle était de 648 euros par an pendant 4 ans [4]. La publication précédente est donc valorisée à hauteur d’environ 15 000 euros par an pendant les 4 années qui suivent sa publication, soit un total pour l’établissement d’environ 60 000 euros.

Quand on sait qu’avec PlugStat, l’analyse statistique a été réalisée en une journée, permettant d’augmenter la productivité d’une cohorte de quelques publications par an, le prix de 5 000 euros HT par an de sa licence est largement justifié et amorti.

 

[1] http://www.sigaps.fr

[2] Derancourt C, Devos P, Moore N, Rouvillain JL. SIGAPS: a software package for the evaluation of medical publications. Ann Dermatol Venereol. 2014 Aug-Sep;141(8-9):531-5

[3] Foucher et al. Lack of impact of pre-emptive deceased-donor kidney transplantation on graft outcomes: a propensity score-based study. Nephrol Dial Transplant. 2019 May 1;34(5):886-891.

[4] https://www.ifct.fr/index.php/en/la-recherche/item/2065-sigaps-pour-quoi-faire-et-pour-qui

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